Le parc d'Enghien

Le parc

Cette année là, en 2006 pour le Bourgeois gentilhomme, en partenariat avec la ville d'Enghien, la pièce de la troupe du Blé Vert se joue dans le parc.

Présentation

Situé aux confins de la province du Hainaut, à une trentaine de kilomètres de Bruxelles, la Ville d'Enghien peut s'enorgueillir d'un riche passé historique et architectural. En témoigne d'abord son église décanale qui renferme un retable en bois polychrome de l'école anversoise du XVIème siècle, extrêmement bien conservé.

Plus loin, la maison Jonathas, ancien donjon roman avec ses verdures du XVIème siècle, abrite le Musée de la tapisserie; plus loin encore, l'ancien couvent des Capucins, dont les innombrables oeuvres d'art témoignent de la générosité de la sérénissime famille d'Arenberg. Citons aussi l'ancien monastère des Soeurs Clarisses, la Maison et le Collège Saint-Augustin, ...

Mais le véritable centre d'intérêt de la Ville d' Enghien est son grand Parc. Au fil des siècles, le Parc appartiendra successivement aux Seigneurs d'Enghien, puis à la famille de Luxembourg, ensuite à Henri IV, roi de France et de Navarre. Vient alors la famille d'Arenberg, qui entreprendra d'énormes travaux d'embellissement. Ainsi, au XVIIème siècle, le Père Charles d'Arenberg dessinera à l'arrière du château - dont il ne reste aujourd'hui que la Tour de la Chapelle - de somptueux jardins à la française, au sujet desquels Mademoiselle de Montpensier dira : "Nous étions tellement entêtés de la beauté de ce jardin, qu'après en avoir parlé comme d'un miracle, tout le monde eut envie d'y aller ; les ministres y allèrent et en revinrent enchantés" ; et elle, qui vivait dans l'orbite du Roi-Soleil, avait appris à s'y connaître. À Enghien, la rumeur veut d'ailleurs que Le Nôtre serait venu visiter le Parc avant de créer les fameux jardins de Versailles.

Le fleuron de ces jardins est sûrement le Pavillon des sept Étoiles. Cette composition, qui allie perfection architecturale et signification symbolique, invite même le visiteur éclairé à des considérations astronomiques, ignorées du plus grand nombre au XVIIème siècle. C'est justement à cette époque de prestige pour Enghien que Molière écrira ses plus belles pièces, et notamment le Bourgeois Gentilhomme.

Au début du XXème siècle, le Baron Empain rachète le domaine à la famille d'Arenberg, et fait construire le château actuel d'après les plans de l'architecte français Alexandre Marcel, à qui l'on doit aussi le Pavillon Chinois et la Tour Japonaise dans les jardins du Château de Laeken. A l'intérieur, les décors des salons à l'égyptienne et à la chinoise évoquent les innombrables voyages que le baron effectuera dans le but d'exporter le savoir-faire technologique belge.

En 1988, le château et le parc serviront de décor au film « Le Maître de Musique » de Gérard Corbiau, où excellera le comédien et ténor belge José Van Dam. Depuis 1986, date d'achat du domaine par la ville d'Enghien, celle-ci met tout en oeuvre pour restaurer et réhabiliter le patrimoine architectural et paysager exceptionnel du parc pour lui redonner son lustre d'antan. Ainsi, par exemple, le Jardin des Fleurons, un des cinq Jardins clos de la Renaissance a été redessiné d'après les relevés archéologiques pris lors des fouilles entreprises à cet endroit et aussi comme le décrivait le père Charles d'Arenberg dans sa description du Parc au XVIIème siècle.

C'est dans ce cadre rénové, unique et enchanteur du grand Parc d'Enghien que la Troupe du Blé Vert installera ses tréteaux, à l'arrière du château Empain et face à l'allée dite des Champs Élysées, pour y représenter le Bourgeois Gentilhomme de Molière.